L'histoire du Manoir
Le Manoir de l’Étang a été construit par un Lord anglais à la fin du XIXe siècle.
J’ai eu la chance de rencontrer Elisabeth Buzzard, qui a vécu ici de 1929 à 1940. Son père avait perdu une grande partie de sa fortune lors de la Grande Dépression et a été invité à rester au Manoir gracieusement. Elisabeth a adoré ces années passées au manoir et s’est liée d’amitié avec Rosella Hightower, une célèbre danseuse française. Elisabeth m’a raconté que Rudyard Kipling, auteur entre autres du « Livre de la Jungle », était venu une fois au Manoir alors qu’elle vivait ici. Le père d’Elisabeth adorait peindre les jardins du Manoir comme en témoignent les tableaux ci-dessous.
Elisabeth est décédée en Mars dernier (2017) à l’âge de 90 ans. A la fin de sa vie, tout ce qu’elle voulait, c’était retourner au Manoir de l’Étang, mais malheureusement le voyage était trop long pour qu’elle puisse le faire, elle est décédée dans les îles françaises.
Au début des années 50, Maurice Gridaine, architecte bien établi de Paris, tomba amoureux du Manoir de l’Étang. M. Gridaine est devenu très impliqué sur la scène cinématographique de Cannes et a même construit l’ancien Palais du Festival sur la Croisette. Sa fille, Monique, épousa Jacques Labro, dont le frère Philippe Labro dirigea quelques films au Manoir. Maurice Gridaine a totalement restauré Le Manoir, ce qui lui a pris près de 30 ans, alors qu’il continuait à travailler sur d’autres projets. Au terme de cette restauration du Manoir, à la fin des années 1980, Maurice est décédé et Monique a alors décidé de convertir le Manoir en hôtel et pour que sa mère puisse y finir ses jours. La mère de Monique est décédée à l’âge de 99 ans.
J’ai rencontré Monique en 2003, alors que j’étais enceinte de mon deuxième fils. Nous avions décidé avec mon mari de changer de mode de vie, en nous éloignant de la vie trépidante de Londres, où j’avais travaillé dans les domaines de la finance et du conseil, pour une vie plus saine et plus proche de la nature. Nous voulions élever nos enfants loin des écoles exigeantes de Londres et du stress du monde de la finance. J’ai passé quatre mois à rendre visite à Monique plusieurs fois par semaine pour la convaincre de nous laisser acheter le Manoir. Ce ne fut pas une tâche facile et il y avait plusieurs autres acquéreurs potentiels en même temps. Cependant, après l’été 2003, nous avons réussi à convaincre Monique de nous vendre le Manoir. Après une phase intense de travaux et de rénovation, nous avons ouvert nos portes en Avril 2004.
Depuis, j’ai mené de nombreuses vies et je pense pouvoir dire que j’ai appris à gérer un hôtel et son personnel, à m’occuper de mes clients tout en élevant mes deux fils en tant que mère célibataire. Pas une tâche facile, mais très enrichissante. Je dis souvent à mes clients « l’ignorance est un bonheur » et je suis très heureuse de ne pas avoir su dans quoi je m’aventurais, sinon je n’aurais jamais entrepris ce voyage. Désormais, je n’ai plus peur de rien…
Camilla Richards